Aujourd’hui je fête un anniversaire un peu particulier.
Cela fait un an que je reviens de l’ayahuasca.
Je dis “reviens” parce que ma cérémonie a été une résurrection : j’ai plongé dans les abysses avant de remonter dans la lumière.
Pas étonnant que la figure du loup me soit apparue lors de ce grand voyage intérieur qui s’est déroulé la veille d’une éclipse solaire.
Pourquoi préciser ces détails ? Parce que le loup et l’éclipse sont tous deux des symboles de mort et de renaissance.
Mourir pour renaître.
Un thème récurrent en ayahuasca.
Dans l’article où je raconte ma cérémonie d’ayahuasca, je recommandais de choisir son chamane en se fiant aux témoignages des ayahuascers un an plus tard.
Parce qu’un mois après ta cérémonie, tu peux avoir l’impression d’être Dieu, d’avoir tout compris sur la vie, guéri tous tes traumas…
Mais les changements s’observent sur la durée.
Ce qui m’a surprise avec cette médecine, c’est qu’elle continue à faire effet pendant des mois et des mois…
Et voici quelques grands changements qui se sont opérés en moi :
J’ai nettoyé mon transgnénérationnel
J’avais TOTALEMENT sous-estimé le poids des loyautés envers ma lignée féminine.
Bah, je l’ai mieux compris grâce aux rêves que j’ai faits lors de mon isolation en forêt amazonienne.
Puis à travers tous ceux qui ont suivi durant mon intégration.
J’ai passé mon premier mois d’intégration dans les montagnes de la Patagonie où j’ai continué de suivre les restrictions de la post-diète (pas de sexe, de viande de porc, sucre…)
J’ai souvent pensé aux autres ayahuascers qui ont enchaîné avec un avion pour retourner directement au travail.
Pour ma part, j’avais décidé de prendre mon temps après cette expérience plus que chamboulante.
Et j’ai bien fait car j’ai mis du temps à atterrir.
Le jour même de la fin de mon intégration, ma grand-mère est décédée.
Coïncidence ou non, sa mort à été un tsunami émotionnel, un déclencheur de conflits, de prises de consciences et de transformations : pour ma mère, ma soeur et pour moi.
Notre lignée s’est pris un séisme magnitude 9.
Ça serait trop long et personnel de rentrer dans les détails.
Mais disons que l’ayahuasca et la diète de plantes m’ont permis d’ouvrir les yeux sur des loyautés familiales et conditionnements qui ne servaient pas à mon évolution.
Et cela a profondément transformé ma relation à ma mère, au féminin et au masculin en général.
S’en est suivi tout un travail pour lâcher ces bagages transgénérationnels (notamment grâce aux constellations familiales)
Les rêves ont également été des grands guides pour mieux comprendre ce qui se tramait dans mon arbre généalogique.
Ce qui nous amène à mon 2nd grand point d’évolution (attention plus t’avances dans cet article, plus on monte crescendo dans le WTF)
J’ai commencé à faire de plus en plus de rêves « bizarres »
Lors de ma diète de plantes en Amazonie, les rêves ont joué un rôle primordial dans mon apprentissage.
C’est la façon dont les plantes communiquaient avec moi.
J’ai fait des rêves lucides, prémonitoires…
Je reçevais tout un tas d’informations et de symboles pas toujours faciles à décrypter.
J’ai donc entamé un processus thérapeutique d’analyse de rêves avec une experte en médecine des plantes et analyse Jungienne.
Ce qui m’a permis :
- D’explorer mon inconscient et tout le bordel qui s’y trouve
- D’aller visiter mes ombres : cette partie qu’on a tous en nous, qui a été refoulée, auto-censurée ou oubliée.
- De recevoir des messages et guidances sur mon chemin (j’ai beaucoup rêvé et je continue de rêver du futur)
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande le livre : Se souvenir du futur, guider son avenir par les synchronicités (de Romuald Leterrier et Jocelin Morisson)
Et tout ce que Carl Jung a écrit sur le processus d’individuation.
J’ai trouvé l’ancrage (et c’était pas donné)
L’ancrage était un sujet phare de ma diète d’ayahuasca.
Dans ma petite tambo au milieu de la forêt, quelqu’un avait gravé dans le bois : “Pour s’élever, il faut s’ancrer”.
Visiblement j’étais pas tombée par hasard dans cette cabane.
Durant ma diète, les chamanes me donnaient à boire : la Coca (la plante de la stabilité) et l’écorce d’un arbre : la Lupuna (la perspective)
Avec un cocktail pareil, et des racines aussi larges et profondes que la Lupuna: on peut dire que je l’ai bien senti passer l’énergie de l’ancrage.
Et pourtant, ça ne m’a pas empêché de continuer à vagabonder : Pérou, Chili, Argentine, Fuerteventura, Suisse, France, Espagne…
En un an, je me suis bien baladée…
Jusqu’à ce que je trouve mon point d’ancrage au Pays-Basque.
A 33 ans, pour la 1ère fois de ma vie…j’ai signé un bail à mon nom pour une maison !
Anecdote amusante : j’ai signé mon bail le 1er octobre 2024, la date précise de mon arrivée au Pérou un an plus tôt.
L’ancrage s’est également matérialisé sous d’autres aspects de ma vie :
- Développement de mon entreprise
- Apprentissage de l’ashtanga yoga
- Ecriture d’un livre
- Investissement immobilier
J’ai fait le tri dans ma vie
Alors là…
On peut dire que ça a été un sacré nettoyage de printemps.
Je me rappelle que lors du 1er jour de ma diète : j’ai fait une liste de mes amis.
Me demande pas pourquoi.
Les plantes te font avoir des réflexions sur tous les sujets de ta vie. Et en 10 jours d’isolation, tu as le temps d’analyser tous les dossiers de ton existence.
A mon retour, je n’ai plus eu envie de voir certaines personnes.
Je me suis sentie parfois un peu coupable.
Mais j’ai ressenti un grand besoin de recentrer mon énergie auprès des personnes qui comptent vraiment pour moi.
J’ai donc restreint mon cercle.
Posé des limites (j’ai encore des efforts à faire là dessus)
Et j’ai arrêté de donner trop librement mon énergie.
Je me suis autorisée à recevoir vs être celle qui donne aux autres.
-
L’autre tri s’est fait au niveau matériel.
J’ai eu besoin d’aller à l’essentiel, de me débarrasser de tout un tas d’affaires.
C’est comme si j’avais fait peau neuve en ayahuasca. Et qu’il fallait matérialiser cette transformation intérieure à l’extérieur.
J’ai calmé ma guerrière intérieure (ou pas)
Mama ayahuasca et mes autres compagnons de cérémonie m’ont permis de comprendre que j’étais trop dure avec moi.
Très exigeante.
Perfectionniste.
J’ai compris l’importance d’être moins guerrière et plus douce avec moi.
J’ai appris à vivre les émotions difficiles plutôt que de les éviter.
Ce qui est très facile quand tu es nomade : un truc te saoules, tu changes de lieu et tout va mieux.
Mais là encore, j’ai du travail.
Même inconsciemment, je fais des choix qui ne vont pas en ce sens.
Et mes ami·es sont là pour me le faire remarquer :
J’ai retrouvé la foi.
Dieu, la religion…tout ce qui touchait au catho, ça m’agaçait sérieusement.
Et bien la foi est revenue sur mon chemin.
J’ai commencé à voir des figures de la Sainte Marie PARTOUT. Mais quand je dis partout…c’est vraiment partout.
Je me suis même remise à prier.
J’ai ressenti l’appel d’aller à Lourdes.
Encore aujourd’hui, je me dis : what the fuck ?
Mais ce n’est pas si étonnant.
Enfant, j’étais très pieuse.
Je priais Dieu tous les soirs et j’ai voulu faire tous mes sacrements (baptême, profession de foi, confirmation).
Mes frères te diront que c’était pour avoir plein de cadeaux et recevoir de l’argent.
Mais j’avais surtout la foi.
Chose que j’ai perdu adolescente, parce que je n’adhérais pas aux dogmes et pratiques de l’église.
Suite à ma diète d’ayahuasca, j’ai donc reconnecté à des énergies christiques.
Et en discutant avec mes compagnons d’ayahuasca, j’ai découvert que nous étions plusieurs dans ce cas !
Il semblerait que l’ayahuasca nous connecte au divin.
Du coup on a décidé de tous se réunir et d’ouvrir une église
Et du coup, mon intention lors de la cérémonie ?
Quand tu fais une cérémonie d’ayahuasca, tu poses une intention.
Pour rappel : j’avais demandé à me libérer d’une peur et à obtenir de la guidance sur mon chemin.
Durant la cérémonie, l’ayahuasca m’a confronté à la peur, dans un processus de mort – renaissance.
Elle m’a foutu des panneaux de direction dans tous les sens.
Vas par ici.
Ah non par là.
L’ayahuasca m’a retourné dans tous les sens jusqu’à ce que je lâche prise.
C’était un ENFER.
Alors un an après…est-ce que la bataille en valait la peine ?
OUI OUI et RE OUI.
Mais je ne vais pas mentir.
Plusieurs fois, j’ai eu l’impression de revivre une cérémonie dans la vie réelle :
Un challenge > De la résistance > Du lâcher prise > Une libération.
Les plantes ont continué d’agir de façon subtile et salvatrice dans mon quotidien.
Je le ressens :
- Dans ma manière de réfléchir
- Mes choix de vie
- Les rencontres avec des « personnes miroirs »
- Les synchronicités qui ont suivi
Est-ce lié à l’ayahuasca ou à mon cheminement personnel ? Probablement des deux.
En tout cas, je continue à penser que :
L’ayahuasca n’est pas un remède miracle
Selon moi, le gros du travail se fait dans l’intégration et les efforts que tu mets dedans :
- Quelle action prends-tu pour suivre l’enseignement des plantes ?
- Est-ce que tu as le courage de faire des choix différents ? inconfortables ?
- De te découvrir sous d’autres facettes ? (le shadow work)
- Est-ce que t’es prêt·e à vivre des “petites morts” à répétition ? (lâcher, laisser mourir ce qui doit l’être)
Pour moi, cela a été la réelle difficulté dans le chemin d’intégration de l’ayahuasca.
J’a trouvé que le chamanisme est un voyage solitaire, qui invite à la patience, la persévérance et l’humilité.
Si tu le souhaites, tu peux partager ta propre expérience avec la mama ayahuasca en commentaire. J’adore vous lire ❤️
Et si tu cherches des chamanes de confiance pour vivre cette expérience, écris moi un petit mot en commentaire également.
Merci pour ce partage Claire. J’adore te lire et ce que tu racontes résonne beaucoup avec moi et ma propre expérience de l’ayahuasca.
Article très intéressant qui fait beaucoup réfléchir, merci pour ce retour d’expérience❤️
J’ai adoré ton parcours et tu expliques bien tes ressentis. Je pense avoir les mêmes choses à traverser que toi tu as réalisé.
Je veux bien que tu me communiques les chamanes à rencontrer pour une première expérience avec cette plante.
Merci par avance.
Hello Caroline,
Heureuse que cet article résonne avec toi.
Je t’envoie tout cela par email 🙂
Je te suis depuis un moment sur les réseaux et j’apprécie beaucoup tes écrits car même si je suis cartésien et bien loin de toutes ces pratiques ésotériques, tes écrits invitent à la réflexion. Ils sont précis, honnêtes et ça fait du bien de lire des personnes authentiques un peu.
Bonjour
J habite à hendaye lorsque je suis en France comme cette semaine.mais ..j habite 11 mois/an au sri lanka
Votre blog m à beaucoup plu par sa véracité révélée sur l ayahuesca…j ai fait une tentative ce WE à Barcelone d ou je suis parti après 24 h devant le fanfaronne des représentant de la soi disant cérémonie
Après vous avoir lu j aurais aimé vous rencontrer pour parfaire mon ressenti quand à l approche de votre expérience…c est pourquoi je me permets de solliciter un RDV cette semaine si bien sur votre temps le permet. Je vous laisse mon Mobil et serais ravi d échanger avant mon départ en Asie le 4 novembre
Cordialement
Bonjour Claire.
J’ai lu vos textes avec beaucoup d’interêt, même si j’espérais trouver en l’ayahuasca une solution très efficace, pour me reconstruire de lourds traumas, qui oblitèrent ma vie de tous mes jours..
Aussi pourriez vous s’il vous plait, m’envoyer la liste des centres qui pratiquent en Europe comme vous l’aviez proposé?
Car comme le citait Franck Jais ci dessus, je n’ai pas confiance dans ces groupes qui fleurissent sur les réseaux sociaux, profitant de la souffrance des personnes pour faire beaucoup d’argent, sans même respecter les plantes sacrées, ni être accompagnés d’infirmiers ou de médecin..
Merci beaucoup.
AS HUGUENIN
Hello As,
Oui l’ayahuasca est devenu un vrai business ! Et je ne crois pas aux belles promesses d’une « médecine miracle ». Bien sûr les guérisons miracle existent (et pas qu’avec l’ayahuasca) mais elles sont rares.
Selon moi, tout chemin de guérison nécessite du temps pour la réparation (plus ou moins long selon notre résilience et nos capacités à mobiliser des ressources). Et je sais de quoi je parle en étant née sous l’astre de Chiron, le guérisseur blessé 😀
C’est plus facile à dire qu’à faire mais si tu souhaites experimenter l’ayahuasca, je te conseille d’y aller sans attentes. Vraiment. Dans la tradition chamanique, sache que la diète de plantes est le processus qui porte le plus fort potentiel guérisseur. Le combo ayahuasca + dieta est donc pertinent si tu as vécu des traumas.
Après, à voir si tes conditions médicales te le permettent (il y a des contre indications)
Salut Claire ! Merci pour tes mots et ce partage, petite question : est ce que tu penses que tu aurais pu faire ce travail sur toi-même et ta vie sans l’Ayahuesca ?
Est-ce juste un moyen de parvenir plus vite à une « élévation » (gros mot pour résumer ….) ou bien nous permet elle d’accéder à d’autres clés que nous n’aurions probablement pas trouvé sans elle ?
Merci pour tout ce que tu écris ..
Hello Justine,
C’est une super question ! Et je pensais écrire un article à ce sujet : « les médecines raccourci » (champis, LSD, DMT, Ayahuasca & co)
J’ai remarqué que les personnes « appelées » par l’ayahuasca ont toute déjà fait un sacré chemin.
Et selon moi, chaque être humain doit trouver sa porte d’entrée : médecine par le corps, l’émotionnel, le psychologique, le transgnénérationel, le spirituel…il faut trouver quelle porte ouvre la clé. Et ça demande d’experimenter, de s’écouter, de tester.
Donc pour répondre en quelques mots, et selon mon vécu, je dirais : oui, les plantes te font entrer dans un état modifié de conscience qui te permet d’accéder à des états de compréhension différents que ceux de la conscience (qui bloque un paquet d’inconscient). L’avantage de cette médecine c’est qu’elle agit à tous les niveaux (corporel, spirituel etc…) Mais est-ce pour tout le monde ? Non, car sans doute trop éprouvant pour certain·es et le travail peut aussi se passer en douceur.
Merci pour ton témoignage. Je pense depuis un moment à tenter cette experience, je me sens appelée.
Peux-tu me conseiller les chamanes pour une première expérience avec cette plante.
Merci par avance.
Bonjour,
Je viens de lire vos articles et ceux sur l’Ayahuesca. Merci pour votre partage sincère et très inspirant. Je serai intéressée pour avoir la liste des différents centres que vous proposez. Merci bonne journée
Bonjour, je recherche effectivement un lieu avec des personnes de confiance pour vivre cette expérience. De préférence en Europe.
Merci à vous.
bonjour Claire superbe témoignage
qui donne envie d essayez
quels sont les effets contradictoires
j ai oui une maladie irréversible
mais j aimerai tant en savoir plus sur cette plante guérisseuse dan s un sens et avoir des infos sur les endroits et bonne ou bon chaman a connaitre
merci pour tout Claire$$
vivre cette expérience a l air vraiment miraculeuse
Hello Carmen,
Merci ! Miraculeuse, pas tellement. On n’est jamais vraiment arrivé et la plante ne fait que montrer un chemin. Le plus dur c’est de le prendre et de ne pas se perdre dans une fuite spirituelle ou autre. Mais c’est certain que les psychédéliques permettent de prendre une forme de raccourci thérapeutique.